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Qui est Laufey, l’artiste jazz qui bat des records et séduit la nouvelle génération ?

Qui est Laufey, l’artiste jazz qui bat des records et séduit la nouvelle génération ?

Son deuxième album, Bewitched, a battu le record du plus gros démarrage sur Spotify pour un album de jazz. Laufey est un phénomène à la voix unique, dont les mélodies intemporelles ont su conquérir un public très jeune.
19 février 2024
Laufey  Bewitched  Grammy
© Instagram / @laufey
 

Sa grand-mère était pianiste, sa mère est violoniste. Laufey est pratiquement née avec un instrument dans les mains. Au rang de ses influences, on trouve des l’icône du jazz vocal Ella Fitzgerald, mais aussi Taylor Swift, popstar contemporaine. Rien de surprenant. Toutes deux écrivent sur des expériences très personnelles, comme l’Islandaise de 24 ans. Une écriture qui lui a notamment valu de remporter le Grammy du meilleur album de pop traditionnelle le 5 février dernier avec Bewitched, conte féérique sur la désillusion des sentiments et les premiers pas d’une jeune femme dans sa vie d’adulte.

Suivie par plus de 3 millions de personnes sur TikTok, Laufey partage les moindres instants de son aventure musicale à ses fans, qui se rendent à ses concerts habillées comme leur idole – robes blanches et rubans dans les cheveux. À l’occasion de son concert à venir au Trianon à Paris ce mardi 20 février 2024, Vogue a rencontré la chanteuse et musicienne au timbre inoubliable.

 

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Rencontre avec Laufey, l’artiste jazz qui séduit la Gen Z

Vogue. Quels étaient les sons qui résonnaient autour de vous enfant ?

 
 

Laufey. Je me souviens très bien d'être assise à l'arrière de la voiture de mes parents, en rentrant de mes cours de piano. La pluie tapait contre la vitre et mère écoutait souvent du Bach ou bien du Mozart. Quand je pense à mon enfance, c'est le premier souvenir qui me vient en tête : écouter de la musique classique dans la voiture. Celui-là, et aussi le fait de danser dans le salon sur du jazz !

 

La musique a-t-elle une importance primordiale au sein de la culture islandaise, celle dans laquelle vous avez baigné tout au long de votre vie ?

Oui, assurément ! La musique est le meilleur moyen d'exportation de la culture islandaise : prenez Björk et Sigur Rós. Je peux également vous citer la compositrice Hildur Ingveldardóttir. Elle est la première femme à avoir remporté l'Oscar de la meilleure musique pour le film Joker en 2020. Mais je suis peut-être biaisée, car ma mère, qui est violoniste, a joué au sein de l'orchestre symphonique d'Islande. Il y a donc toujours eu de la musique autour de moi, depuis aussi longtemps que je puisse m’en souvenir. Et puis, je suis d'origine chinoise, une culture où la musique a également une importance capitale. Mes grands-parents étaient également musiciens.

“C'est la liberté associée au jazz qui est si intéressante. J'adore la musique classique, mais elle est pleine de règles et n'offre pas beaucoup d'espace à l'interprétation. De son côté, le jazz est toujours différent, et il y a tant de beauté dans les harmonies !”

Laufey

Vous avez presque toujours joué d'un instrument, à l'instar du piano. Mais ce qui est le plus envoûtant, dans votre album Bewitched, c'est votre voix. À quel moment vous êtes-vous rendue compte que votre voix aussi était un instrument ?

 

Oh, c'est la meilleure manière de le dire ! En tant que musicien·nes, nous chantons constamment pour nous aider, mais je n'avais jamais entendu quelqu’un dire que la voix pouvait aussi être un instrument. Je vais le dire à toutes les interviews désormais ! Mais c'est exactement la manière dont tout ça s'est déroulé. À 12 ou 13 ans, je me suis rendue compte que cette voix était aussi un instrument. J'ai commencé par chanter des mélodies jazz, c'était celles que j'écoutais le plus. Puis j'ai à 16 ou 17 ans j'ai commencé à prendre des cours de chant, toujours dans le registre du jazz.

 

Qu'est-ce qui rend le jazz si formidable à vos yeux ?

À mon sens, c'est la liberté associée au genre qui est si intéressante. J'adore la musique classique, mais elle est pleine de règles et n'offre pas beaucoup d'espace à l'interprétation. De son côté, le jazz est toujours différent, et il y a tant de beauté dans les harmonies, qui sont tout simplement sublimes, pleines de tension et de relâchement. C'est très satisfaisant à jouer ! Et puis les paroles sont très belles, nourries de descriptions imagées et intemporelles. Elles vous transportent vers une autre époque.

“J'aime penser que le jazz est à la base de toutes les musiques populaires d'aujourd'hui, de la pop au R'n'B en passant par le rap. Une fois que vous avez compris la technique du jazz, vous comprenez mieux la musique en général.”

Laufey

Apprendre la musique par le jazz, en quoi est-ce particulier ?

La pratique est primordiale, la discipline aussi. J'aime penser que le jazz est à la base de toutes les musiques populaires d'aujourd'hui, de la pop au R'n'B en passant par le rap. Une fois que vous avez compris la technique du jazz, vous comprenez mieux la musique en général.

 

Vous avez une formation jazz et une formation classique, deux genres transmis par vos parents. Avez-vous eu une crise d'adolescence durant laquelle vous vous êtes plongée dans des musiques plus rebelles ?

Oui, mais bien plus tard qu'à l'adolescence. Plutôt vers mes 20 ans que mes 14 ans ! J'étais toujours une fille sage, j'ai toujours suivi les règles. C'est plutôt quand j'ai déménagé et commencé mes études dans le supérieur que je me suis découverte. Mais on ne peut pas vraiment qualifier cette phase de “rebelle”. Peut-être que ma crise d'adolescence n'est pas encore arrivée…

Peut-être que votre rébellion ne réside ni dans le rap, ni dans le rock, mais dans la pop. Vous citez abondamment l'Américaine Taylor Swift comme une référence majeure de votre œuvre.

Oui, j'adore Taylor Swift ! Je parle souvent d'elle car il y a si peu de femmes, dans l'industrie musicale, qui gèrent aussi bien la partie artistique et la partie commerciale de leur carrière. Elle le fait à la perfection, notamment avec ses albums ré-enregistrés. Je l'admire beaucoup pour son rôle de cheffe d'entreprise, dans une industrie menée par les hommes.

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Taylor Swift 1989 (TV)

“Tout mon album raconte des expériences très personnelles, le plus souvent liées à l'amour : tomber amoureuse d'un abruti par exemple.”

Laufey

Vos manières d'écrire sont également similaires, notamment dans la quête d'intimité. Votre morceau “Letter To My 13 Year Old Self” (en français : “Lettre à mon moi de 13 ans”) est profondément personnel.

 

En effet, tout mon album raconte des expériences très personnelles, le plus souvent liées à l'amour : tomber amoureuse d'un abruti par exemple. Mais je voulais que parmi ces chansons, au moins une soit écrite pour moi, et pour moi seulement. Je me suis mise à réfléchir à toutes ces choses formidables que j'ai pu vivre au cours des dernières années : voyager autour du monde, partir en tournée, porter des vêtements de marques que je n'aurais jamais pensé pouvoir porter… Toutes ces choses dont je n'aurais jamais pu rêver ! Enfant, j'étais la gamine un peu étrange, l'intello qui voulait devenir chanteuse mais qui n'osait pas y croire. Surtout en vivant en Islande, un endroit si petit et isolé du reste du monde ! Ce morceau est ma manière de faire machine arrière pour embrasser cette petite fille. Je pense également à mes fans qui ont peut-être cet âge-là, qui doivent me voir dans les magazines ou en tournée. Je veux leur rappeler qu'à mes 13 ans, je ne pensais pas tout cela possible, et ainsi leur montrer que les limites que l'on s'impose n'ont pas lieu d'être.

 

Avez-vous une idée de l'âge moyen de votre public ? Intuitivement, nous imaginons qu'il est très jeune du fait de votre forte présence sur TikTok, et majoritairement féminin.

Je dirais qu'il y a presque autant de filles que de garçons, voire peut-être un peu plus de filles. Elles viennent habillées comme moi à mes concerts, avec des rubans dans leurs cheveux, des chaussures Mary Jane ou des ballerines, des petites robes blanches… Elles sont adorables. Nous avons un amour commun pour cette musique intemporelle, qui nous transportent. C'est une communauté que j'aurais aimé avoir étant plus jeune, et j'en suis très reconnaissante. Humilier les jeunes filles pour leurs passions, c'est la même chose qu'humilier les femmes qui prennent de la place et ne s'en excusent pas. En tant que femmes, nous devons être sages, ne pas prendre trop de place. Dès que nous sommes un peu passionnées, nous sommes étiquetées comme des folles.

Un sort souvent réservé aux fans de Taylor Swift…

Je sais ! J'ai 24 ans, et je me souviens très bien de l'époque où il était humiliant d'adorer Taylor Swift ou One Direction. Même moi, j'aimais me penser plus cool que les autres car je n'écoutais pas One Direction. Les gens adorent humilier les jeunes filles pour leurs passions les plus sincères. Il y a cet exemple que j'aime beaucoup : l'autre jour, j'étais avec un ami qui me parlait d'un match de foot. Son équipe préférée avait perdu, et il était très en colère, me disait qu'il avait même jeté son téléphone au sol. Et en même temps, il me disait que je ne pouvais pas comprendre, car je n'y connaissais rien en sport. Alors que je suis une fangirl ! C'est la même chose !

 

Puisque vous parlez de votre style : est-il pensé pour la scène, ou bien portez-vous les mêmes vêtements depuis toujours ?

C'est vraiment mon propre style, j'ai le même depuis toujours. Je crois que ça vient de ma mère. Nous nous habillons de la même manière, nous partageons même certains vêtements, les chaussures notamment ! Elle a la collection de sneakers la plus cool du monde. Et un nombre insensé de ballerines Repetto. Et depuis des années, pas seulement depuis qu'elles sont devenues à la mode ! Je crois qu'elles l'ont toujours été en Chine, car ma grand-mère aussi en porte beaucoup. De manière générale, les femmes islandaises sont d'un chic naturel, presque sans effort. On pourrait définir leur style comme un mélange de pièces vintage comme du denim ou des manteaux oversize, très peu de maquillage. Il y a un côté très champêtre, beaucoup d'écharpes. On pourrait le rapprocher du style scandinave. Quant à mon propre style, je le trouve finalement assez simple, je ne porte jamais rien de très extravagant. De bonnes trouvailles vintage, des pièces amusantes ici et là…

Qui pourrait être votre icône mode ?

 

Ma sœur jumelle, sans hésitation. C'est même très agaçant, car elle est bien meilleure que moi pour trouver des pièces vintage très peu chères. À chaque fois, j'enrage et je veux la même pièce qu'elle, mais je finis par l'acheter au prix fort ! Ou pire : personne ne parle du fait de rentrer dans une friperie avec votre sœur jumelle. Le stress de cette expérience, c'est fou ! Ça devient une vraie compétition.

Votre sœur jumelle est également avec vous en tournée.

Tout à fait, elle m'accompagne partout. Quelqu'un me disait récemment que Lana Del Rey tourne également avec sa sœur, qui est aussi sa directrice artistique. J'ai beaucoup aimé avoir ce point commun avec elle ! Ma sœur prend beaucoup de photographies également pendant cette tournée. Mais le plus important, c'est d'avoir quelqu'un d'aussi proche avec moi, une amie. Ça me rappelle la maison. Ce matin, je me suis réveillée dans un tour-bus au beau milieu du Texas, ce qui est très, très loin de chez moi ! En septembre, nous étions en Chine, en juin ce sera l'Australie puis l'Asie

Avez-vous toujours des proches en Chine ?

Oui, ma grand-mère vit à Pékin, où nous avons joué il y a quelques mois. J'ai même joué avec l'orchestre philharmonique de Pékin, ainsi qu'à Hong-Kong. C'était si amusant ! La maison Chanel m'a habillée pour l'occasion, et ma grand-mère m'a accompagnée aux essayages. Étant elle-même pianiste, c'était grandiose pour elle de venir me voir sur scène avec l'orchestre. Et puis, elle a toujours adoré Chanel. Je la suspecte même d'avoir été plus heureuse de m'accompagner aux essayages plutôt que de m'avoir vue chanter sur scène… Elle a dû penser : “Ça y est, elle est quelqu'un” !

N'y a-t-il donc que des musicien·nes dans votre famille ?

Non ! Mon père n'est pas musicien, sa vie est un peu moins excitante… En revanche, c'est lui l'amoureux du jazz de la famille, je lui dois ma découverte de ce genre musical.

“Je me considère comme une fille de mon temps, je ne fantasme pas du tout une époque passée. Mon son est peut-être un peu daté, mais les histoires que je raconte sont résolument modernes.”

Laufey
 
 

Dans une interview que vous avez accordé au magazine Rolling Stone, vous dîtes : “Quand j'ai commencé, je pensais que je devrais me battre pour ma place en tant que chanteuse de jazz. Mais cela n’est jamais arrivé”. Votre présence sur les réseaux sociaux a-t-elle joué un rôle dans ce processus ?

 

Oui, à 100 %. C'était clairement mon meilleur atout. Avant la pandémie, j'ai commencé à gagner des abonné·es sur mes différents réseaux. Ainsi, quand est venue l'heure des négociations avec les maisons de disques, j'avais déjà fait mes preuves et montré que les gens voulaient écouter ma musique. J'avais donc un certain levier. En tant qu'artiste, les réseaux sociaux peuvent être vos meilleurs amis comme vos pires ennemis. Ça peut très vite devenir fatiguant de poster sans cesse de la musique sur TikTok. Mais les réseaux sociaux m'ont offert le plus beau des cadeaux : la preuve que ma musique fonctionne, sans label ni aucune intervention de l'industrie. Juste moi et les auditeur·ices. Évidemment, aujourd'hui je suis accompagnée d'une super équipe, et je reçois beaucoup d'aide. Je ne serai pas là où je suis sans eux ! Mais cette première étape, celle de faire mes preuves, j'ai pu le faire seule.

Étiez-vous surprise lors des premières réceptions positives ?

Oui et non. J'étais surprise car c'est toujours étonnant de voir que ça vous arrive à vous. Mais j'adore le jazz, et j'ai beaucoup d'ami·es qui partagent cette passion. Nous n'écoutons pratiquement que de la musique des années 30 et 40. Je me suis vite rendue compte que personne de mon âge n'écrivait des chansons inspirées du jazz. Je me considère comme une fille de mon temps, je ne fantasme pas du tout une époque passée. Mon son est peut-être un peu daté, mais les histoires que je raconte sont résolument modernes.

En parlant de gens de votre âge, pouvez-vous nous raconter les coulisses de votre collaboration avec beabadoobee, “A Night to Remember” ?

Oui, c'est un morceau très bossa ! On a commencé à discuter sur Instagram, on écoutait chacune la musique de l'autre depuis un moment. Je suis allée la voir cet été à l'un de ses concerts à Londres, puis nous avons passé la soirée ensemble. L'idée d'écrire un morceau à deux est très vite venue, on a décidé de le faire dans la semaine ! Nous avons chacune un amour commun de la bossa nova, et l'envie d'écrire sur une soirée parfaite. Il y a déjà tellement de chansons qui parlent de se faire rejeter, d'un point de vue sentimental, nous avions envie d'inventer une histoire où nous serions celles qui rejetteraient la personne en face pour passer une nuit géniale sans nous prendre la tête.

Ce morceau porte par ailleurs le même titre qu'une chanson dans High School Musical 3.

Je ne savais pas ! Ceci dit, High School Musical a de très bons morceaux. C'était le son de toute une génération, ma génération.

Il paraît que vous êtes une fan avérée de la série musicale Glee.

 

Ah, oui ! Enfin, quand j'étais enfant ! De temps à autre, je ré-écoute des morceaux de la série… Mais enfant, c'était une obsession. J'avais insisté pour qu'à mes 18 ans, mon père m'emmène aux États-Unis afin de passer les auditions et jouer dans la série. Malheureusement, la série s'est arrêtée bien avant. J'ai dû créer ma propre aventure !

Pour revenir et terminer avec votre album Bewitched, quelle est la chanson dont vous êtes la plus fière ?

C'est évidemment une question très difficile, je suis fière de tous les morceaux. Mais je crois que “Bewitched”, le morceau éponyme, a un son très particulier, entre l'orchestre et le jazz tout en étant très moderne en même temps. Comme un mélange de tout ce que j'aime dans la musique. Il vous emmène dans un autre espace-temps.

Bewitched, de Laufey, disponible.

Laufey sera en concert au Trianon (Paris) le 20 février 2024 (concert complet).

  • Musique
  • Par Lolita Mang 19 février 2024
  • 19/03/2024

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