J'espère que vous aimerez le personnaliser à votre goût ! 
De Taylor Swift à Billie Eilish, les popstars se sont appropriées le format du documentaire comme nouvel outil de promotion. Comme l’acmé d’une nouvelle manière de communiquer qui privilégie un contrôle total de sa propre image et pour laquelle les médias traditionnels sont devenus obsolètes. Si certains documentaires ne parviennent à se départir d'un discours ultra-formaté et peu intéressant, d'autres proposent un vrai regard artistique et intime sur la vie des plus grandes stars de la musique. Vogue propose un tour d'horizon des documentaires consacrés aux chanteuses pop les plus célèbres de ces dernières années.
Les meilleurs documentaires musicaux
Entre le film de concert et le documentaire, Beyoncé ne choisit pas. Homecoming, sorti en 2020, est une captation de son concert légendaire au festival Coachella en 2018. La chanteuse américaine marquait ainsi l’histoire en devenant la première femme noire tête d’affiche du festival, surnommé “Beychella” pour l’occasion. Sorti un an après sa performance, il est accompagné d’un album live du même nom.
Développé avec la plateforme Netflix et sacré meilleur film musical au Grammy Awards, Homecoming propose à ses spectateurs de découvrir les coulisses de la préparation d’un tel concert, dans un cadre intime et inédit. Sur plus de deux heures, la star revient sur son enfance à Houston, la naissance de sa première fille, Blue Ivy, ou encore son passé au sein du groupe Destiny’s Child, invitées sur la scène de Coachella pour une réunion mythique. Quant à la mise en scène du concert, celle-ci n’en demeure pas moins époustouflante, entre costume de reine nubienne et fanfare vêtue comme des étudiants à l’université – mais pas n’importe laquelle : la HBCU (Historically Black College and University), créée par les afro-américains à la fin du XIXe siècle (et toujours actives aujourd’hui), pour accéder à l’enseignement supérieur que l’esclavage et la ségrégation leur interdisaient alors.
Ce 1er décembre sortait au cinéma le film RENAISSANCE, vendu comme la captation de la tournée monumentale de Beyoncé. Est-il à la hauteur de nos espérances ?
Billie Eilish est l’une des plus jeunes sensations pop des dernières années, propulsée à seulement 14 ans grâce à son morceau “Ocean Eyes”, enregistré pour ses cours de danse et publié sur la plateforme Soundcloud. The World's a Little Blurry, réalisé par R. J. Cutler (à qui l’on doit le documentaire The September Issue), suit la superstar pendant deux ans, et offre ainsi un portrait original de l’adolescence, sur Apple TV.
Comme d’autres documentaires musicaux, celui de Billie Eilish vogue entre séquences au studio où l’on peut voir la chanteuse avec son frère et producteur, Finneas, composer certains morceaux devenus des classiques de son répertoire, comme “All the Good Girls Go to Hell” ou “Bury a Friend”. Née en 2001, la jeune femme semble habituée aux caméras, tant elle a été filmée tout au long de sa vie. En résulte un naturel déconcertant dans The World's a Little Blurry qui capture des fragments de sa vie, jusque dans ses plus infimes frustrations – on retient, par exemple, une Billie Eilish agacée après le tournage du clip de “when the party's over”, qui annonce qu’elle réalisera désormais tous ses clips elle-même.
Sorti en 2020 sur Netflix, Light Up the Sky est une formidable porte d’entrée pour qui n’y connaît rien à l’industrie K-Pop. Imaginé comme un portrait exhaustif des quatre membres du super-groupe BLACKPINK, il est par là même une introduction à la pop coréenne, ses coulisses et son influence mondiale. Rosé, Jisoo, Jennie et Lisa s’y présentent, face caméra, laissent entrevoir certains aspects de leurs personnalités encore méconnus du grand public, mais reviennent également sur leur passé de “trainee”, c’est-à-dire leurs années d’apprentissage avant de devenir le groupe féminin le plus célèbre au monde.
Light Up the Sky voit le jour à peine deux semaines après la sortie du premier album de BLACKPINK, sobrement intitulé The Album. Peu de doute donc, sur sa visée promotionnelle. Comme dans les documentaires précédemment cités, il offre des séquences en studio avec Teddy Park, producteur coréen de hip-hop de la société YG Entertainment, dont la réputation n’est plus à faire. Une fois n’est pas coutume : c’est Caroline Suh qui réalise Light Up the Sky, une réalisatrice de documentaires américano-coréenne aguerrie, qui a notamment collaboré avec Barack Obama pour la série WORKING: What We Do All Day.
Contrairement à la plupart des documentaires de cette sélection, Britney Vs. Spears n’est pas une commande de la popstar. Né de la mouvance #FreeBritney, il revient sur les années de mise sous tutelle de la chanteuse par son père, Jamie Spears, et son ancien manager, Lou M. Taylor. C’est la journaliste et réalisatrice de documentaires Erin Lee Carr qui se trouve chargée du projet, reconnue pour son travail de cinéaste, notamment pour le compte de la chaîne américaine HBO. C’est toutefois Netflix qui développe et diffuse Britney Vs. Spears, quelque temps après la sortie d’un film similaire imaginé par le New York Times : Framing Britney Spears.
Avec Erin Lee Carr et Jenny Eliscu (du magazine Rolling Stone) derrière la caméra, Britney Vs. Spears interroge de nombreuses personnalités plus ou moins proches de l'artiste, du paparazzi Adnan Ghalib à son ancien manager Sam Lutfi. Tout au long de ce qui s’apparente à une enquête policière, les deux réalisatrices ne se cachent pas de prendre parti pour la chanteuse, dont elles confessent être des fans. Ainsi, une charge contre le patriarcat s’inscrit en filigrane de cette histoire de la princesse de la pop.
Ça y est, The Woman in Me, les mémoires de Britney Spears, sont sorties dans les librairies du monde entier. Seront-elles le raz-de-marée escompté ?
Dans sa version internationale, ce documentaire sur Madonna a un autre titre : In Bed With Madonna. Titre évocateur s’il en est, mais sans publicité mensongère : la chanteuse s’y dévoile, dans l’une des dernières séquences, dans son lit, avec ses danseurs. En 1991, elle est l’une des premières chanteuses à s’offrir le luxe de se dévoiler dans un film de cette envergure. Majoritairement filmé durant le Blond Ambition Tour, il propose ainsi de découvrir les coulisses de l’une des tournées les plus mémorables.
Au départ, le film, réalisé par Alek Keshishian, devait uniquement être une captation de concert. Mais impressionnée par les scènes dont il était témoin en coulisses, Keshishian réussit à convaincre la popstar de faire un vrai documentaire, offrant ainsi au public des séquences iconiques, comme lorsque la police de Toronto menace d’arrêter Madonna si elle persiste à faire semblant de se masturber sur scène. En Italie, c’est le pape Jean Paul II qui essaie de bannir l’artiste, et parvient à faire annuler l’un de ses concerts à Rome.
En 2017, Lady Gaga s’inscrit comme l’une des pionnières du documentaire musical comme outil promotionnel, visant à narrer la production et la sortie de son cinquième album studio, Joanne, ainsi que sa performance à la mi-temps du Superbowl. Pour Five Foot Two, Stefani Germanotta confie la réalisation à Chris Moukarbel, cinéaste rompu à l’art du documentaire (on lui doit les films Me at the Zoo et Banksy Does New York). Contrairement à de nombreuses célébrités, elle n’est pas à l’initiative du documentaire, et donne carte blanche à Moukarbel pour filmer les moindres détails de sa vie privée, des moments en famille à ses rendez-vous musicaux, en passant par ses regrets concernant sa vie sentimentale.
Ce sont les proches de Lady Gaga qui sont les premiers à avoir vu Five Foot Two et qui finissent de convaincre la chanteuse que le film vaut la peine d’être vu. Le public peut ainsi découvrir la célébrité dans ses plus grands moments de vulnérabilité, dans l’un des rares formats non contrôlés par une équipe marketing rompue dans l’art de la communication.
Dans My Mind and Me, Selena Gomez s’inscrit comme l’une des premières chanteuses à parler aussi ouvertement de santé mentale. Diffusé sur Apple TV, le documentaire suit la jeune femme sur de nombreuses années, mettant en scène sa lutte constante avec son trouble bipolaire et son lupus, une maladie auto-immune. À la réalisation, elle fait appel à Alek Keshishian, engagé par Madonna pour son propre documentaire, Truth or Dare.
My Mind and Me débute en 2016. Selena Gomez a alors 23 ans, et se prépare pour la tournée promotionnelle de son album Revival – celle qui devrait éradiquer son image de gentille comédienne de la maison Disney. Exactement comme pour Truth or Dare, Alek Keshishian est appelé pour filmer une captation de concert classique, mais comprend, une fois sur place, que le sujet est bien plus large. Le projet évolue : “J'ai travaillé avec Selena en 2015 sur “Can't Keep My Hands to Myself”, puis lorsqu'elle est partie en tournée en 2016, elle m'a proposé de faire un documentaire. Et puis nous avons décidé après quelques semaines que le moment n'était pas propice. Je suis assez intrusif dans mon travail de réalisateur, dans la mesure où j'aime avoir accès à tout. Selena a été très courageuse” déclarait Keshishian à Vogue lors de la sortie du documentaire.
Miss Americana sort en 2020, alors que Taylor Swift promeut son septième album : Lover. Il met en scène la vie de la jeune femme, de sa notoriété affolante à la réception de son précédent disque, Reputation. Les fans peuvent ainsi découvrir la chanteuse dans ses moments les plus difficiles : c’est par exemple lorsqu’elle se confie sur ses troubles alimentaires du comportement, nés de la constante confrontation de Swift à sa propre image – un processus commun à de nombreuses popstars.
Miss Americana met également en scène les premières prises de position politiques de Taylor Swift, qui s’est longtemps abstenue du moindre commentaire clivant, et ce jusqu’à l’élection de Donald Trump à la Maison Blanche en 2016. Étouffée par sa propre inactivité et son apolitisme, elle se lance alors dans de grands débats filmés avec les membres de son management (dont ses parents, Scott et Andrea Swift) sur la nécessité de sa prise de parole politique. Un sujet hautement intéressant lorsque l’on sait que la jeune femme, dont la carrière est née à Nashville, dans le sud des États-unis, a longtemps été associée à un public majoritairement blanc et républicain.
Ce vendredi 15 mars, Taylor Swift débarque sur la plateforme Disney+ avec la captation de sa tournée mondiale : The Eras Tour. Alors qu'il était en 2023 un succès immense au box office, que faut-il penser de ce mastodonte ?
0 commentaire
Soyez le premier à réagir !Laissez un commentaire via le formulaire ci-dessous !