J'espère que vous aimerez le personnaliser à votre goût ! 
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À ce jour, personne n’a pu passer à côté du phénomène Lil Nas X. Et si son nom ne vous est pas familier, son tube, “Old Town Road”, l’est forcément. Une chanson qui s’est hissée à la première place du classement Billboard Hot 100 en 2019, pour y rester pendant 19 semaines d’affilée. Jolie manière de détrôner les Beatles, Beyoncé ou même Michael Jackson.
Pourtant, difficile de prévoir un tel succès pour “Old Town Road”. Sorte de mélange étrange entre de la country et du hip hop, le morceau n’avait rien de conformiste dans sa construction. Rien pour plaire aux radios, rien pour plaire au grand public. Il faut croire que l’ère des réseaux sociaux a définitivement changé les règles. Et que Lil Nas X l’a mieux compris que quiconque. Alors que le rappeur fait aujourd’hui son grand tour avec le single “J CHRIST”, retour sur le début de carrière fulgurant de ce trublion de l’industrie musicale.
Lil Nas X, la provocation comme fer de lance
L’art de la provocation, et l'habileté avec laquelle l’artiste sait créer l’évènement, ont fait de lui l’une des personnalités les plus suivies, et sans doute des plus controversées, au cours des dernières années. C’est par exemple, en mars 2021, le lancement du clip “MONTERO”, qui mêle références bibliques et esthétique érotique et queer. Plus explicitement, Lil Nas X se glissait, le temps d’une chanson, dans le rôle d’une danseuse de pole dance en enfer, où il twerkait auprès de nul autre que Satan lui-même, avant de lui piquer ses cornes et de se les approprier, pour devenir le nouveau Diable des bas-fonds de notre monde. Un clip sulfureux accompagné de la mise en vente d’une paire de sneakers en édition limitée à 666 exemplaires (le chiffre du diable). On disait même qu’elles étaient marquées par une goutte de sang humain. Répulsif ? Peut-être. Mais diablement vendeur : les 666 paires se sont vendues sur-le-champ. Un coup marketing rudement intelligent, grâce auquel le clip avait cumulé quelque 70 millions de vues en une semaine à peine, et par lequel le jeune rappeur se voyait accusé de pervertir la jeunesse américaine. Difficile de faire meilleure publicité.
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Vers une industrie musicale plus diversifiée ?
Malgré un début de carrière discret dès 2018, le coming-out de Lil Nas X n’est pas immédiat, dans une industrie musicale souvent homophobe, presque autant qu’elle est raciste. Montero Lamar Hill, de son vrai nom, a confirmé avoir truffé ses premiers textes de rap de clichés du genre, comme pour se conformer plus aisément aux attentes qui pesaient sur lui. Hors de question alors de dévoiler publiquement son orientation sexuelle. C’est seulement après le succès de “Old Town Road” que le rappeur sort le titre “C7osure”, par lequel il révèle son homosexualité. Un coming-out que d’aucuns avaient déjà remarqué sur la pochette de son album, où figurent les couleurs du drapeau LGBTQ+.
L’émergence d’un profil comme celui de Lil Nas X constitue pour beaucoup une forme d’espoir. Jeune homme noir et gay, il fait tristement office d’exception dans le milieu du rap, encore largement gangrené par sa propre homophobie. Les États-Unis incarnent à ce titre l’un des pays les plus en avance sur son temps, où les rappeurs homosexuels commencent seulement à pouvoir s’exprimer librement – en témoigne un profil comme celui de Tyler, The Creator, que Lil Nas X cite volontiers en influence. En France, ces derniers sont absents de tout classement, de toute playlist. Si l’absence de représentation est flagrante, elle complique en outre l’émergence de nouveaux profils dans le paysage musical français.
“Old Town Road” avait d’ores et déjà causé son lot de discussions, deux ans avant la sortie de “MONTERO”. En alliant rap et country, deux genres aux apparences irréconciliables, Lil Nas X avait ainsi enfreint les plus grandes règles de la musique. En effet, la country pourrait être définie en revenant à ses origines, au cœur des années 1920, dans le sud des États-Unis. Imaginée et écoutée par la classe ouvrière américaine blanche, elle a ainsi souvent été cataloguée comme profondément raciste. Si Lil Nas X n’est pas le premier homme afro-américain à avoir flirté avec la country, il est sans doute celui qui a le mieux su naviguer dans les eaux troubles du bastion de la musique blanche américaine, pour créer le plus beau et fructueux des scandales musicaux de ces dernières années.
“J CHRIST” : la nouvelle ère de Lil Nas X
Pour son grand retour en 2024 avec le single “J CHRIST”, Lil Nas X s’est entouré du jeune producteur Omer Fedi, avec qui il avait d’ores et déjà collaboré par le passé, et le Français Gesaffelstein., rendu célèbre pour ses collaborations avec Kanye West et The Weeknd. Comme la suite logique de “MONTERO”, le rappeur y poursuit les références bibliques, apparaissant tantôt en Jésus acclamé par des sosies de Taylor Swift, Kanye West ou encore Mariah Carey (citée dans le morceau), tantôt en Noé menant son navire à travers la tempête. Comme une manière de se positionner dans la lignée des plus grandes stars de la musique américaine, tout en s’appropriant une nouvelle fois l’iconographie chrétienne. Le sociologue français Edgar Morin n’écrivait-il pas en 1957 que les stars étaient les nouvelles divinités ?
Trois ans après la sortie de son premier album, Lil Nas X semble s’inspirer de Jésus pour son histoire, telle qu’elle est décrite dans la bible : “Mon nouveau single est dédié à l'homme qui a fait le plus grand come-back de tous les temps !” s’est-il exclamé sur son compte X (anciennement Twitter). Une nouvelle fois accusé de blasphème, le rappeur s’en amuse, et continue de faire ce qu’il fait de mieux : détourner les codes religieux à son avantage.
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