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Qui est Shygirl, l'artiste britannique qui redonne ses lettres de noblesse à la culture club ?

Qui est Shygirl, l'artiste britannique qui redonne ses lettres de noblesse à la culture club ?

Avec son nouvel EP, le bien nommé Club Shy, la chanteuse et compositrice londonienne Shygirl s’impose comme la figure de proue d’une nouvelle scène électronique libre et désinhibée.

14 février 2024

Shygirl  Because  Club Shy  EP
© Because Music
 

Elle fait partie de nos révélations du début des années 2020. Shygirl, ou Blane Muise à la ville, est une artiste londonienne protéiforme, dont le premier album, Nymph, a imposé un son d’un genre nouveau, extrêmement libre et désinhibé dans ses mots comme dans ses mélodies. Aujourd’hui, elle dévoile Club Shy, un nouvel EP de six morceaux et tout autant de collaborations. Sorte de collection de chansons accumulées au cours des cinq dernières années, ce projet est à envisager comme une ambition plus large, mêlée à des soirées organisées à Los Angeles comme à Londres, et peut-être, bientôt, à Paris. Une manière de faire revivre le club, le vrai, celui où l’on s’oublie dans la danse, autour de celles et ceux que l’on aime, ou celles et ceux que l’on ne connaît pas encore. À cette occasion, Vogue s’est entretenu avec l’artiste, au cœur de la Fashion Week Couture, durant laquelle Shygirl était venue assister à la collaboration entre la créatrice Simone Rocha, et la maison Jean Paul Gaultier.

 

Shygirl, née dans le club (ou presque)

Quand on apprend que les premiers pas de Shygirl dans un club se font autour de ses 17 ans, on ne peut réfréner notre surprise. Son identité musicale est à ce point bâtie sur les musiques électroniques qui trônent au cœur de la nuit que l’on se dit qu’elle a fréquenté ces lieux de fête depuis toujours, ou presque. Il n’en est rien. L’éducation musicale de l’artiste passe d’abord par ses parents, deux mélomanes férus d’Aphex Twin comme de Björk. La culture club présente donc, mais lointaine : “Il y avait toujours de la maison à la musique, j’ai clairement grandi avec, affirme l’artiste. Et la première fois que je vais en club, à 17 ou 18 ans, c’est plutôt pour suivre mes ami·es que par amour de la musique”. C’est à se demander à quel moment Blane Muise s’est muée en Shygirl, DJ et productrice à l’allure provocatrice et à l’identité sonore qui transpire les basses sales des clubs de l’underground londonien.

 

Quand j’étais étudiante à Bristol, j’avais un job à Londres. C’est à ce moment que j’ai rencontré Sega, et d’autres gens qui travaillent vraiment dans la musique. À partir de là, mon appétit de connaissances n’a fait que croître”. Par Sega, il faut comprendre Sega Bodega, producteur britannique et ami proche de Shygirl. Il est l’artisan derrière le premier EP de l’artiste, Cruel Practice, sorti en 2018. Depuis, la jeune femme a appris à se servir de Pro Tools (un logiciel de production musicale) et s’est mise à s’auto-produire, tout en collaborant avec une myriade de producteurs, de l’Allemand Boys Noize à l’Anglais Danny L Harle, en passant par Mura Masa. Des noms respectés de la scène européenne, qui se réclame d’un avant-gardisme assuré et de prises de risque souvent récompensées par une reconnaissance affirmée de la part de la critique.

 

Le club comme philosophie de vie

Les premiers pas de Shygirl dans la musique prennent la forme de DJ sets chaotiques au cœur des clubs de l’est londonien. Lorsque l’artiste se doit d’évoquer ses débuts, elle ne peut réprimer un rire malicieux : “Oh oui j’étais DJ, mais une piètre DJ ! J'apprenais sur le tas. Je disais à qui voulait l’entendre que je pouvais le faire, on me programmait pour des dates, et j'apprenais en faisant”. Là, Blaine Muise se rend compte que la sélection prime davantage que la technique. Ses goûts s’aiguisent, sa soif d’en savoir toujours plus sur la production musicale, aussi. Pourtant, alors que sa carrière démarre, le monde s’arrête soudainement. En 2020 paraît l’EP ALIAS, propulsé de manière inédite par la notoriété du titre “UCKERS”, sorti un an plus tôt et massivement repris sur TikTok. Si le phénomène assure à Shygirl une notoriété, il est contemporain du premier confinement. L’artiste dont la carrière avait démarré au cœur des clubs de Londres se voit évoluer dans un monde où ces derniers ont fermé leurs portes pour une durée indéterminée.

 

Bientôt cinq ans après l’éclosion de sa carrière, Shygirl dévoile donc Club Shy, comme une manière de revenir aux lieux qui l’ont vue naître en tant qu’artiste. Un processus qu’elle décrit comme “naturel”, nourri par la volonté de revoir ses ami·es dans un espace de joies, de libertés et d’expérimentations. “Pour vous dire la vérité, cela fait une éternité que je ne suis pas allée en club, entre la sortie de mon premier album et la tournée qui a suivi… D’où l’envie de fonder le club de mes rêves !” confesse la Londonienne. Club Shy n’est donc pas qu’un EP, mais un projet événementiel inédit, étendu sur une large partie du globe. Le Brésil, le Royaume-Uni et les États-Unis ont d’ores et déjà pu en faire les frais. Bientôt, ce sera au tour de Paris (la date n'a pas encore été annoncée). La productrice explique : “Je veux que la soirée à Paris soit différente des autres. Cette ville a une énergie très spécifique. Je n’aime pas l’idée d’imposer mon identité dans chaque endroit où je vais. Je veux que la soirée soit nourrie par les artistes qui composent la scène locale”. Un moyen pour la jeune femme de stimuler son amour pour la fête et de retrouver un peu d’inspiration, qu’elle confesse avoir perdu au cours des derniers mois.

 

Le club comme une communauté choisie

Pour Shygirl, faire la fête veut aussi dire se trouver entourée des personnes les plus créatives et étonnantes de son entourage. C’est en tout cas l’idée qu’elle a souhaité transmettre avec Club Shy, l’EP, une collection de six morceaux, accompagnés de plusieurs artistes, de la Californienne Empress Of à la Franco-américaine Lolo Zouai. Des chansons qui vivaient dans son disque dur parfois depuis des années : “Certains de ces morceaux sont très récents, mais d’autres datent de 2020. Ils n’allaient pas avec l’ambiance que je voulais donner à Nymph, mon premier album. Ils relèvent vraiment de la musique club, que je considère comme un genre à part entière, et qui éveille beaucoup de nostalgie en moi”. Un disque pour s’amuser, donc, et échanger avec des personnalités artistiques proches d’elle, avec qui la Britannique s’accorde autant sur le style de vie que sur l’amour de la fête.

Dans l'industrie musicale, les collaborations artistiques peuvent rapidement devenir transactions. C'est ce que je voulais absolument éviter

Shygirl

Au casting de Club Shy figurent de nombreux visages dont l’univers épouse à merveille celui de Shygirl. Et pour cause : l’artiste a presque exclusivement choisi des artistes qu’elle connaissait depuis longtemps, mais avec qui l’occasion de collaborer ne s’était jamais présentée. “Ce que je voulais absolument éviter, c’était de faire des collaborations qui s’apparentent davantage à des transactions, explique la chanteuse. La musique peut malheureusement très vite basculer dans ce genre de système nocif. D’autant plus quand nos agendas sont très remplis, et que l’on ne peut se voir en vrai”. Ainsi, en choisissant ses collaborateur·ices, Shygirl met l’accent sur la confiance, l’une des données les plus importantes à ses yeux. Et ce jusqu’à son travail avec SG Lewis, le nom le plus surprenant dans les crédits de Club Shy, sur le morceau “mr useless” : “Une chansons réalisée en à peine deux sessions de studio. C’est un morceau qui parle de mon ex carrément toxique, mais mon copain actuel ne le sait pas – je lui ai dit que j’avais tout inventé !”.

Club Shy s’inscrit comme un opus en marge de la carrière de l’artiste, marquée par une envie furieuse de faire communauté, notamment en clin d’œil à ses débuts : “J'ai rencontré la plupart de mes meilleurs amis en club… Je me souviens de soirées queers à Londres où nous allions souvent, les PDA, organisée par Mischa Mafia et Ms Carrie Stacks. Ce sont des gens avec qui j'ai fini par travailler par la suite, en développant ma carrière” se souvient-elle. Et de conclure : “Ce disque est important pour moi, car il reflète ma vie de tous les jours. C'est drôle, on pourrait croire que l'on invente beaucoup en musique, mais la mienne reflète exactement ce que je veux faire de ma vie. Et quel endroit mieux que le club pour vivre intensément chaque instant ?”. Laissons, pour l’instant, la question sans réponse.

 

  • Musique
  • Par Lolita Mang 14 février 2024
  • 19/03/2024

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