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Pourquoi Rina Sawayama est l'une de nos popstars préférées

Pourquoi Rina Sawayama est l'une de nos popstars préférées

En l’espace de cinq ans, la Britannico-japonaise Rina Sawayama s’est imposée comme l’une des artistes les plus prometteuses de sa génération, pionnière d’une pop aussi inventive qu’elle est chargée en émotions.

7 février 2024

Rina Sawayama for Zalando
© Carlijn Jacobs
 

Une visionnaire de la pop expérimentale qui refuse de se plier aux règles du jeu”. C’est ainsi que Lady Gaga décrit Rina Sawayama, l’une des artistes britanniques les plus prometteuses de sa génération. À 33 ans, elle s’est imposée sur la scène musicale alternative comme une popstar créative et innovante, autant dans sa musique qui s’aventure tantôt sur les rivages du punk rock, tantôt sur ceux de la country, que par son sens aigu de la mode. Elle vient à ce titre de signer une collaboration avec la plateforme Zalando, pour qui elle devient l’ambassadrice officielle pendant un an. L’occasion de rencontrer Rina Sawayama à Londres, pour échanger sur son rapport au vêtement, à son image, et à sa musique.

 

Rina Sawayama ou l’éclatement des genres

Si elle est née au Japon, Rina Sawayama arrive au Royaume-Uni dès l’âge de 5 ans. Enfant, elle reste longtemps immergée dans la culture de ses parents, notamment en fréquentant une école japonaise. Pendant longtemps, la culture britannique qui l’entoure lui échappe complètement. À ce titre, l’un de ses premiers souvenirs musicaux reste à ce jour la voix de la chanteuse japonaise Utada Hikaru sur la chanson “Automatic”, qu’elle s’entraîne à reprendre toute la journée. Le morceau infusé de sonorités soul et R’n’B, sort en 1999 sur l’album First Love, qui se vend à 2 millions d’exemplaires presque immédiatement, et reste six semaines au top du classement japonais. Il demeure à ce jour l’album le plus vendu au Japon, bien au-delà des 10 millions de copies. De quoi comprendre pourquoi Rina Sawayama en fait l’une de ses idoles, jusqu’à reprendre un autre de ses morceaux, “First Love” , sur scène à Tokyo en 2022.

 
 

La carrière de Utada Hikaru est a été acclamée à de nombreuses reprises, notamment pour sa capacité à explorer différents genres musicaux, de la pop au R’n’B en passant par la house et la disco. C’est sans doute cet aspect qui a plu à la jeune Rina Sawayama, qui a, en l’espace de deux albums, bâti une pop sans complexe, prête à flirter avec des genres aussi étonnants que le punk rock ou la country. Une prise de position surprenante pour celle qui débutait à l’aube des années 2010 sur Soundcloud avec des morceaux bien plus doux et atmosphériques. Interrogée sur ses différents virages musicaux, elle explique : “Je crois que je suis devenue plus confiante, notamment en termes de composition. J'ai grandi avec le R'n'B, c'est un genre musical qui m'est cher. Mais en sortant l'EP RINA, j'ai comme touché du doigt ce que j'avais à dire réellement”. Le fameux EP RINA sort en 2017, et marque un tournant dans la discographie de l’artiste, vers des sonorités plus marquées et incisives. Une affirmation qui lui réussit, jusqu’à la sortie de son premier album, SAWAYAMA, en avril 2020.

 

Avec SAWAYAMA, l’entrée dans la cour des grand·es

Sorti au cœur d’une pandémie mondiale, SAWAYAMA n’aurait pu mieux tomber. Projet nourri d’une colère rare, d’une révolte anticapitaliste assortie à des guitares électriques chargées, il canalise toutes les émotions partagées par le monde entier, alors confiné, entre rage silencieuse, léger désarçonnement et confusion générale. Sorti sur le label indépendant Dirty Hit, l’album surfe sur la nostalgie des années 2000 grâce à ses clips à l’esthétique léchée qui misent beaucoup sur les chorégraphies – à titre d'exemple, la vidéo du titre “XS” réalisé par sa collaboratrice régulière Ali Kurr.

Deux ans après son premier album, Rina Sawayama crée la surprise avec Hold the Girl, un deuxième disque beaucoup plus sombre et personnel, infusé de sonorités country. Un nouveau grand écart musical qui étonne, mais fonctionne : l’album se place n°3 du classement britannique (le meilleur classement d'un artiste solo d'origine japonaise). “En fait, c’est surtout grâce à la chanteuse américaine Kacey Musgraves que je me suis mise à la country. Son album Golden Hour a remporté le prix du meilleur enregistrement de l'année. D’habitude, je ne suis pas vraiment les cérémonies de remises de prix, mais là, j’ai été suffisamment curieuse pour aller écouter son album. Et heureusement ! Cette première écoute… c'était comme tomber amoureuse. Et puis, ça a été sans fin : je suis tombée dans l'univers immense de Dolly Parton” narre la popstar dans un sourire.

 

Mais au-delà de ses inspirations country, Hold the girl est un album teinté d’une noirceur peu commune. Les monstres peuplent les textes de Rina Sawayama, du morceau “Frankenstein” à “This Hell”. En remontant sa discographie, on remarque que la mort est un thème récurrent, depuis ses premières chansons. D’où vient cet attrait pour le macabre ? “J'aime explorer des parties très sombres de moi-même grâce à la musique. Mon écriture part le plus souvent d’émotions très fortes, comme la rage, que j’adore explorer. Par exemple, j’ai écrit “Frankenstein” car je me sentais perdue, et je voulais que quelqu’un me répare. La musique pop est un endroit où il est passionnant d'explorer nos parts sombres, surtout en tant que femmes. Je pense à des femmes comme Lady Gaga quand elle sort “Paparazzi” ou le couplet de Nicki Minaj sur le morceau “Monster” de Kanye West”. Beaucoup des parts sombres de Rina Sawayama ont été dévoilées dans Hold the girl, ce qui en fait un album résolument intime. De sa relation complexe avec sa mère (“Catch Me In The Air”) à une relation passée avec une personne plus âgée alors qu’elle était encore adolescente (“Your Age”), le deuxième album de l’artiste britannico-japonaise semble tout droit sorti de la thérapie menée par l’artiste : “C’était un album bien plus difficile à promouvoir, toutes les interviews me ramenaient à ces chapitres de ma vie, qui n’étaient pas encore tout à fait clos, se remémore la chanteuse. Heureusement, j’ai profité de la scène pour le transformer, et en faire une expérience inoubliable”.

 

La popstar et la mode

Bien avant de se mettre à chanter, Rina Sawayama est mannequin. “J'étais trop petite pour faire des défilés, mais je faisais beaucoup de photos. Porter des vêtements, ou plutôt, changer de vêtements, ça a été une grande partie de ma vie” se souvient-elle. Pourtant, force est de constater que le rapport du mannequin avec la mode, et celui de la popstar avec ce même univers, divergent fortement. “Oui, la différence est particulièrement intéressante, abonde la chanteuse. En tant que mannequin, vous n'avez aucun mot à dire sur ce que vous portez. Quand je suis devenue une artiste à part entière, ce sont des questions que j'ai dû commencer à me poser sérieusement : est-ce que je veux vraiment porter ça ? Est-ce que j'aime ce vêtement ? Avant, je disais oui à tout, sans sourciller. J'ai dû complètement changer mon approche de la mode”. Impossible de ne pas l’interroger alors sur les vêtements qu’elle regrette d’avoir portés, si “fashion faux pas”, il y a. “Oh oui !, s’exclame-t-elle. Je me souviens d'un shooting pour un magazine où je portais des tabourets en plastique sur mes épaules. Ils étaient attachés grâce à des bandes de résistance, vous savez, pour faire du sport ! Pendant une seconde, j'ai cru que cela donnerait quelque chose de cool… Et puis j'ai vu les photos”.

Cultiver l’amour du vêtement n’est pas évident lorsque votre métier consiste à changer de tenue pour chacune de vos apparitions. Pour Rina Sawayama, la transition de son quotidien le plus banal à ses performances les plus spectaculaires semble presque tenir du dédoublement : “Au début de ma carrière, notamment au moment du Covid, je passais ma vie en sweatshirt, dès que je n'avais plus à jouer ce rôle de la popstar. J'ai clairement perdu mon sens du style à ce moment-là. Depuis, je me suis remise activement au shopping, à chercher des pièces par pur plaisir, plutôt que de me les faire prêter” raconte celle qui vient d’être nommée la nouvelle ambassadrice de Zalando, photographiée par Carlijn Jacobs, collaboratrice régulière de Vogue. Est-ce que vivre à Londres, l’une des plus grandes capitales de la mode, l’inspire particulièrement ? “Je crois que j'étais bien plus inspirée par cette ville quand j'étais plus jeune, avance Rina Sawayama. Maintenant, je voyage beaucoup plus. Par exemple, j'adore faire les boutiques vintage des pays où je me rends. Récemment, j'ai passé bien plus de temps au Japon, à New York ou à Los Angeles qu’en Angleterre… Et le vintage, c’est ce qui relie tous ces univers !”.

Après deux albums et des concerts dans le monde entier, Rina Sawayama n’a plus besoin d’être guidée, que cela soit dans sa musique, comme dans son style. “Chaque jour, j’en apprends davantage, confie-t-elle. Je deviens plus confiante, et aujourd’hui, je crois que j’ai envie de m’aventurer vers des chemins plus expérimentaux”. Comme si le meilleur restait à venir.

Rina Sawayama  pourquoi estelle votre prochaine popstar prfre
© Carlijn Jacobs
  • Musique
  • Par Lolita Mang 7 février 2024
  • 20/03/2024

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